L’hôpital lugubre
Ça commence par un vieux squatt clairement dégueulasse devant l’hôpital… Avec un minimum de bon sens, les gars passent une fenêtre (béante de surcroit) et se retrouvent à l’abri… Mais bon…
Il est des urbex qui nous laissent un sentiment encombrant d’inconfort, un flirt avec quelque chose qui n’est pas tout à fait ordinaire.
Ce spot, on les fait dans le noir, tout est fermé. Mon coéquipier n’a pas sa lampe et de mon côté, je suis bien trop encombrée. Définitivement, il me manque une main.
Ainsi me voilà clairement dépendante de mon binôme. Avec mon sens de l’orientation légendaire et dans le full noir, autant dire que je ne le lâche pas d’un millimètre. Limite, je lui tiens la main. A chaque pas que l’on fait, c’est un noir absolu oppressant qui s’abat juste le long de mon échine et ferme la marche. J’aime pas.
Visibilité bien trop courte, je répète : je n’aime vraiment pas !Mon cher copain d’urbex sifflote pour se donner un air détaché et tranquille ; il ne siffle jamais ainsi, je n’y crois pas un seul instant… Si on se perd, je saute par la fenêtre car je serai tout à fait incapable de retrouver le chemin dans ce labyrinthe. Je veille à rester calme… Mon agacement trahit clairement mon inconfort.
On arrive devant une pièce parfaitement incendiée, impressionnante, délabrée. Nous sommes sur le pas de porte de cette pièce, étonnante situation. Le feu s’est arrêté ici.
Et puis la cerise sur le gâteau, enfin, la pièce de trop…
Mon cher Dylan entre dans une nouvelle pièce. On constate immédiatement qu’un froid glacial et soudain règne ici. De mon côté, je balaye vaguement le regard habité de cette envie de partir… Tout est glauque de toute façon… Et là mon acolyte de me dire avec une hésitation au vu de ma probable réaction : » Ah… ça… ce n’est pas un simple placard ». En effet, une sorte de placard équipé de glissières laisse penser que nous sommes… dans la chambre mortuaire.
Je ne fais pas de l’urbex pour ces raisons. « Viens Didou, on se casse » sur un ton pas tout à fait du tout négociable. En fond de tache dans ma tête « Dylan, t’as pas intérêt de te louper sur la sortie sinon je meurs et toi avec ». Grand gourou du GPS, il nous sort avec une menue hésitation… Et puis voilà ! Je n’ai pas aimé, du tout ! Il en est qui adorent ces lieux qu’ils disent « chargés », vraiment ce n’est pas du tout ma came ni la motivation de mes explos.