Il y a des explos qui retournent, qui laissent songeuse. Celle qui me fait dire « Oulala, c’est celle de trop ». Celle qui bouleverse. Celle qui demande quelques jours de digestion. Est-ce le temps qui est passé, la vétusté, la manière dont ce lieu a été investi ? Je l’ignore. Un peu de tout cela peut être, et aussi, présentement la qualité de la construction… On dit que c’est le cordonnier le plus mal chaussé, pourtant…
L’histoire commence en 1844 et se termine en 1980.
Tout d’abord, les grandes fiertés de cette usine :
La gare d’Orsay, édifiée pour l’Exposition universelle de 1900, à Paris, par l’architecte Victor Laloux. Une charpente métallique hors norme et tout à fait renversante. C’est ainsi que la structure de l’usine même prend sens : période, robustesse, esthétisme !
La locomotive 242 CE1 en 1926
La locomotive diesel électrique à grande vitesse 262-AD-1 en 1938
Dès 1980 probablement, ce sont les graffeurs qui sont venus poser leur message, leur envie, leur joie et leur colère… des très belle pièces dans un lieu juste immense.
La petite histoire :
L’activité débute en 1844 par la fabrication du matériel de chemin de fer. Nous voici dans une des dernières grandes friches industrielles. L’histoire de ce site commence officiellement en1861 avec pour spécialité la construction de voies de chemin de fer et locomotives, mais aussi la fabrication des roues et essieux de wagons. Dès novembre 1861 c’est l’alliance de plusieurs acteurs qui va définir cette usine comme un lieu de fabrication de locomotives, ponts, viaducs, charpentes métalliques vendus en France et à l’étranger dès 1866. A partir de 1893, l’usine décide de monter un atelier dédié à la fabrication de matériels électriques de tous types.
En 1914, l’entreprise compte 1000 salariés. L’usine mère étant occupée par les Allemand, les ouvriers descendent dans cette présente usine qui prend alors un essor avec de nouveaux ateliers : ateliers de montage, fabrication d’obus, moteurs d’avions (Le Vieux Charles), affûts de canons, fonderie d’aluminium. Vers 1918, les bâtiments de l’usine mère ont été démontés et envoyés en Allemagne. La reconstruction dure jusqu’en 1923. Les derniers jours de la première guerre mondiale, près de 8000 ouvriers travaillent dans les ateliers de l’usine que nous explorons. Ceci expliquerait cette charge ?
Les dirigeants décident d’arrêter la fabrication aux ateliers en 1980 pour ce qui nous intéresse.