Carnaval de Dunkerque
D’abord il fallait me faire monter dans le Nord. Le Nord qui n’était pour moi qu’une légende, un lieu dont je ne reviendrais pas, l’hyper pôle nord et tous ses clichés. La vérité c’est qu’il ne fait pas si froid. En revanche, le temps est vraiment… Heu… Je voudrais seulement dire qu’il nous faut faire preuve d’une grande adaptabilité. En effet, on peut caresser l’espoir d’un magnifique rayon de soleil, suivi d’une averse (ce n’est pas une question d’espoir là, c’est cadeau !) puis pourquoi pas d’un épisode grêleux pour enfin retrouver une sorte d’éclaircie sur des tons gros moyen à gris foncé. La tendance du ciel étant toujours menaçante.
Moralité, il faut être fort de propositions pour faire face à tous ces changements. Prévoir le plan A, le plan B et le plan C. Bref, être résilients et créatifs !
Finalement, à force de proposition, je peux me considérer chanceuse d’avoir visité le nord.
Ça commence par l’envie de dire aux voyageurs du train que c’est mon premier déplacement dans le nord… Oui, en qualité de sudiste et béarnaise, c’est un événement notoire ! Je me suis retenue…
L’arrivée à Lille est touchante, émouvante : c’est juste beau. Je marche vers nulle part et souris bêtement « parce que je suis dans le grand nord », c’est nul mais c’est ma réalité. Je suis simplement contente. Contente aussi, car, à vrai dire, j’y retrouve quelqu’un qui m’est cher… L’architecture est sublime ; on dirait un décor prêt à tourner le prochain Astérix au pays de Blanche neige, quelque chose de cet ordre. Mais là mon rêve s’effondre : les gens n’ont pas l’accent tant attendu… Nop 🙁 Quelques Chtio, et pô s’échappent mais voilà. Qu’à cela ne tienne.
Mon court séjour va être articulé autour de quelques visites touristiques sans oublier l’incontournable Carnaval de Dunkerque !
Le Carnaval de Dunkerque c’est plusieurs jours. Plusieurs villages qui mis bout à bout font de cet événement un moment de beuverie qui dure longtemps : 3 mois ! L’origine la plus connue de cet événement daterait du XVIIe et serait liée au départ des marins pour la pêche à la morue en haute mer. A l’époque, ils partent un peu avec la b… et le couteau. (j’y reviendrais dans une prochaine publication). Ainsi et sans promesse de retour, ils dépensent une partie de leur revenu au travers d’une énorme fête.
Il est de mise de se déguiser souvent en femme, enfiler un clet’che qui est un manteau de fourrure synthétique chaud bardé d’écussons et de badges, d’ajouter un chapeau chargé de petits détails de toutes sortes (poupée barbie, fleurs, plumes etc.) et bien sur un maquillage qui rend les carnavaleux tout à fait méconnaissables. Toutes les classes sociales semblent se mélanger bien que j’ai pu observer des carnavaleux prout-prout et des carnavaleux franchement populo et carrément bien destroy ! Et puis il y a le « chahut« , ces moments où une fanfare endiablée joue à tue-tête les morceaux traditionnels pendant que le peuple se pousse, se serre et se desserre. Le chahut quoi ! Ça grouille de partout ! Des milliers de gens portent un large sourire, certains portent un regard bien vitreux… Bon nombre doivent ruminer avec amertume de leur dernière soirée « trou noir ». L’anonymat pourrait être également un passe-droit à quelques dérives qui justement font de l’ombre à cet événement.
En mode suricate, mes yeux furètent partout, je me régale de chaque déguisement, de chaque situation pour le moins cocasse ! Voici quelques images à Malo, le long de la digue…