Un bordel sans nom, de tout, de rien, surtout de rien, des chaussures de ski, en fin non, juste une seule en fait. Non loin, un fauteuil retourné et éventré posé sur le toit d’une Renault 5. Des pneus, des bouteilles, bref une vraie déchetterie…
Et puis, au milieu de ce bâtiment aux façades délicieusement délabrées, tapies de mousse et autres signes d’humidité, au milieu de ce joyeux bordel, il y a deux pièces maîtresse : la cx 500 honda qui me regarde avec arrogance et le bus, pourri, extraordinairement bien maquillé de rouille. Les yeux font un tour dans leur orbite. Je veux rester là et regarder. Une ancienne habitation.
C’est décidé, je veux le bus pour y vivre et la moto pour m’en éloigner de temps à autre…
Le bâtiment qui lui fait face est juste impénétrable. Pourtant je vois bien, pas un petit trou que l’intérieur est de toute beauté, source d’inspiration. La lumière et la végétation y pénètrent allègrement. Je suis tellement frustrée. Je fais le tour, je m’embourbe entre barricades de fortune, ronces agressives et branches qui arrachent mes cheveux… Non, ça ne veut pas… Les fenêtres ouvertes me narguent, aucune prise, je ne peux entrer sans effets spéciaux de type courte échelle… Alors je reviendrai…
Mais je dis ça à chaque fois, je ne reviendrai peut-être pas.