HB Sock
Voilà une invitation à un anniversaire comme je veux en recevoir chaque jour.
Nous sommes ici, à Montfrin. Lieu d’expression investi depuis bien longtemps par Sock et ses amis artistes. Aujourd’hui, enfin ce weekend, Sekit, Rest4, Soen, Abime et 3 jeunes (Guillaume, Flavio et Alex) se rassemblent dans cet espace avec pour seule excuse l’anniversaire de Sock.
Certes c’est un anniversaire, mais chaque jour est un anniversaire finalement. Car ce sont des passionnés. En réalité, c’est une manière d’être au monde, une façon de s’exprimer, de respirer, d’exister, un véritable leitmotiv. Mieux encore : un moyen de vivre, tout simplement. Tout comme beaucoup d’artistes, la peinture, le graffiti, peu importe son nom est un espace de paix, de liberté totale, un refuge, qui se doivent d’être respectés et valorisés.
Sock
-Ton travail est vraiment exceptionnel tu sais…
Sans modestie, néanmoins en toute lucidité, il me répond :
– On me le dit souvent… Mais j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là… Beaucoup de sacrifices.
Comme si son travail aussi talentueux soit-il, ses renoncements aussi pesant puissent-ils se révéler, n’ont jamais été réellement récompensés. Ainsi, il vit la tête hors de l’eau, c’est vrai… Mais l’équilibre reste précaire. L’épanouissement modéré au regard de cette abnégation.
– Comme tous les artistes, je suis un « autiste »
Il a raison, exprimer son art est une chose, le vendre, le valoriser en est une autre ! On en est tous là, malheureusement…
Qui voudrait bien s’occuper de nous ? C’est ici que j’interroge la médiatisation de la médiocrité au détriment de vrais talents. La production d’images, de sons, d’illustrations tout à fait pitoyables, pendant que des savoir-faire monstrueux demeurent dans un abyssal néant, sans aucun faire valoir.
C’est nourrir la société d’insignifiance alors que le merveilleux existe, non loin. Et oser appeler cela de l’art ou de la culture… Ou vouloir le faire croire.
L’admirable, l’inouï existe évidemment et chacun de nous se doit de le mettre à jour, au travers de divulgations ou au travers d’autres médiums, comme les arts transversaux, comme celui de la photo par exemple.
Rest4
– Dans la ville où je vis, il est impossible de peindre, ce ne sont ni dans les préoccupations ni dans les choix politiques de nos élus. C’est fort dommage, ça pourrait être tellement plus beau… On fait du bien aux gens avec nos peintures, on apporte une plu value à leur quotidien.Abime
– C’est ton activité principale ?
– Heu… Oui, en réalité, je fais surtout comme je peux.Sekit
Je n’aurai pas eu la peinture étant plus jeune, je n’aurai surement pas pris les meilleurs chemins.
Et puis il y a les jeunes qui ont eu le courage, l’audace de faire face à ces « anciens » de la peinture. La chance pour eux de rencontrer des pointures, mais pas seulement. L’opportunité également de se nourrir, observer, s’améliorer, apprendre tout simplement. La relève semble énervée je crois entendre…
Par ailleurs…
Force est d’admettre que peindre à un coût, autant de sprays que de couleurs et de nuances par couleur, et puis des caps, de différentes sortes pour divers usages… Alors oui il existe des espaces pour peindre librement et qui servent bien sûr les intérêts des graffeurs mais aussi ceux des communes qui donnent une autorisation d’exercer cette passion. En outre, il est juste regrettable de constater que trop peu se positionnent sur l’aspect coût et gain financier. D’autant plus sur des pièces de telles envergures.
Mais comme c’est une passion, l’autorisation doit suffire (arf)…
En conclusion, ces artistes auront plaisir à vous rencontrer sur un projet qui vous tient à cœur et que vous souhaitez mener à terme. Vous n’achèterez pas un prix mais bel et bien une œuvre unique. Il serait fort dommage de l’envisager naïvement autrement.
Pour cette série, j’opterai pour le non choix des images.
Et puis au-dessus de cette aire de jeu, il y a ce pont sur lequel chaque passage de TGV fait vibrer mes os. Sekit m’empresse et m’encourage à monter sans plus attendre. C’est encore un autre bonheur : un tunnel de 150, peut être 200 mètres… Une expo sauvage et géante d’innombrables pièces de peintures, un véritable vaisseau spatial juste sublime. Ces images sont visibles ici : « Alien version Street Art »
Un autre événement vraiment bien réalisé en video avec certains des protagonistes d’aujourd’hui. (Jam Organisée par Abim & Soen – Prise de vue : Rest4 et Twoer – Montage: Rest4)