Cité vulnérable
La société Lafarge frères est créée dans les années 1850 et lance en 1868 la fabrication du ciment Portlan. Elle créé sa première cimenterie, un site qui produisait déjà de la chaux depuis la fin du XVIIIe. La direction de la cimenterie décide de créer une cité ouvrière pour héberger ses employés juste à l’entrée de l’usine en 1880. La cité Blanche est donc une ancienne cité ouvrière située en Ardèche, non loin du bord du rhône. La cité, ainsi que les anciens fours à chaux et la chapelle Saint-Victor situés à proximité sont inscrits aux Monuments historiques depuis 1995. Une seconde tranche est construite de l’autre coté de la rue en 1913. En 1922, une chapelle en ciment, dédiée à saint Victor est construite dans le prolongement de la cité par l’architecte ardéchois Siméon Baussan. (Source)
Ce que l’on observe aujourd’hui c’est un espace ample mais terriblement désolé pour la partie construite initialement (1880) : les toits ont quitté le ciel. Rapidement, la végétation reprend sa place et le temps ne fait qu’aggraver l’état général de ces anciens bâtiments tout à fait vulnérables et altérés.
La vulnérabilité… liée également au séisme de 2019 qui n’a fait que conforter sa dégradation.
La partie la plus contemporaine (1913) est à priori impénétrable. Quelques rares associations peuvent y occuper l’espace mais force est de constater la vétusté des lieux. Par chance, nous rencontrons une personne de l’usine qui répond très rapidement à notre demande de visite exclusive malgré que cet espace soit fermé au public. Évidemment, je suis ravie d’observer comme une gosse ces murs délabrés, ces lés de tapisserie kitsch ballants qui se balancent lamentablement. Et puis ces portes jaunes aux peintures frisées qui me font face et attirent toute mon attention. Pas que la mienne d’ailleurs, mon binôme sait d’avance que je serai à l’arrêt devant ce vestige. Ça ne loupe pas. Chacun de nous deux explore le lieu et y mesure les différents potentiels…
Une chapelle fermée pour l’heure et ce qui nous a été présenté comme un bar ; tout était bien là pour garder le peuple au plus près de la production. Ce qui interroge, bien sûr.
Les graffitis ne laissent pas un souvenir impérissable mais on reconnait quelques blases malgré tout…