Nous arrivons ainsi chez le neveu du propriétaire et ma surprise ne s’arrête pas à ce cimetière auto : visite d’une ruine en cours de rénovation… de 1398.
Puis le propriétaire nous offre toute sa générosité : des explications au sujet de cette ruine, les différentes périodes de construction… Chacun y va de ses explications. Un régal. Et puis il y a aussi son regard clair cerclé par l’âge, sa posture pour le moins locale, ses mains marquées par la vie et le travail, sa bonté, sa gentillesse, un monde à part où le temps est suspendu. Le calme est de rigueur, les expressions sont anachroniques, les figues coulent à flot. Un trou est creusé au Bobcat pour le chien, trop âgé, demain ce sera le grand voyage, tout naturellement. On est bien, mais la nuit commence déjà à tomber…
1398 est la date gravée sur la pierre, avant Jeanne d’Arc me dit le propriétaire, histoire de poser le cadre ! Cette demeure a traversé le temps, 1600, 1603,1823, et par force aujourd’hui… De l’hyper structuré et ultra droit, dans de l’à peu près de niveau, des pierres taillées avec soin dans des matériaux nobles, avec finesse et un grand savoir-faire. Des courbes douces et parfaites, des voutes exceptionnelles si ajustée d’aucune clé de vient la consolider. Des roues intactes, splendides, une porte dont seul le passé se souvient, des poutres lourdes et imposantes, des niches ici et là, un évier de pierre, des cloisons et un escalier en colimaçon tout d’un bloc taillé, jusqu’à son axe central ! quelle arrogance ! J’apprends que ces trous ronds appelés œil de bœuf participent à ventiler les espaces réservés aux foins.
Un chantier énorme qui ne semble ne refroidir que mes yeux !