Secrets de Thines
Il y a Thines, village merveilleux aux toits et murs de lauze, perché sur son promontoire rocheux qui domine toute la vallée. Ici le temps s’arrête un peu, mais le passage en été en fait un lieu quelque peu touristique même s’il demeure protégé par son accès simplement sinueux.
Son église Romane avec sa porte dérobée ouvrant l’accès vers le château disparu aujourd’hui. Les sculptures volée bêtement et remplacées généreusement par des artisans du beau, ses pierres érodées par les infiltrations et ruissellement de jadis avant sa rénovation, ses sculptures dévisagées par les protestants en guise de contestation ou de défi ? Et puis ses pierres de grès rose ou rouge venues à dos d’âne depuis Faugère. Pas de grès ici, me dit-on avec évidence, que du schiste !
Ses rues sinueuses pavées de lauze également, des maisons de charme, de toutes beauté…
Et puis il a l’après Thines, le hameau secret que l’on se gardera bien de découvrir. Le lieu d’exception de mon partenaire de balade, copain et guide du jour. C’est son monde ici, son espace de vie et d’épanouissement, son terrain de jeu, son paradis perdu. Un espace où il avait mis tout lui : ses rêves, son bonheur, son demain, son temps… La chance m’est offerte de visiter ce hameau où la rivière coule dans le jardin, où les ruches sont fabriquées en bois de châtaigner, où l’eau coule en douceur et vient glisser dans notre gorge, une boule de pierre de lave catapultée depuis le volcan de Craux à coté d’Antraygues et arrivée dans le jardin ! Rond comme un œuf ! (le pied est volontaire hein !). Et puis ces énormes blocs de pierre que l’homme avait fait glisser des hauteurs pour définir des faysses… Certaines ont subi les glissements. Impressionnant.
Mais la nature reprend aussi sa place. Ici il y a avait des fleurs multicolores, là un studio en devenir, et ici la demeure de Michel, figure essentielle dans ce projet de vie qui a changé de direction.
Nous repartons. Je suis émue et brassée. Lui aussi… Nous reprenons notre route.