Arroseur arrosé…
Alors, c’est vrai, l’humeur est au street art, c’est exact. Et c’est ainsi. Mes sujets forts me préoccupent toujours, mais pas tout de suite. Je dois me sentir prête. Bientôt…
En attendant, je m’intéresse à ces espaces merveilleusement bien ornés par ces artistes de rue, ces graffeurs, ces ce que vous voulez. Des personnes qui ont un réel talent. Ils subliment ainsi des murs abandonnés au travers de magnifiques oeuvres. Si Marseille est la capitale du graffiti et à juste titre, on trouve à Saint-
Mais le charme du street art, de « l’urban power » cache de bien tristes constats. Certes rien de grave bien sûr, mais de tristes constats qui peuvent en dire long si on s’interroge un peu.
De quoi s’agit-il vous demandez-vous ?
Il s’agit du respect. Sous différentes formes. Je m’explique.
Tout d’abord du respect du lieu. Les peintres, pour certains, se permettent de laisser tout leur « bordel » en place : caps (embouts), bombes vides, canettes de bière et j’en passe. Non respect du lieu cautionné par la mairie. « Les graffeurs sont des délinquants dégueulasses ». Cet espace prend des allures de décharge, c’est la première chose que je déplore. Ça n’encourage pas à les soutenir.
Mais il y a pire. C’est simplement le respect qu’ils s’accordent pas entre. Proche du néant, ils se sabotent les uns les autres. Entre artistes, entre égaux, entre pairs. Pas tous bien évidemment ! C’est ici que je m’interroge. A cet endroit où l’art devrait rapprocher, créer du lien car il fait sens. Il créé des animosités. On découvre de belles pièces, sublimement réalisées. Tout un chacun est capable de mesurer le temps passé à la réflexion, à la réalisation, au savoir-faire indispensable développé au fils du temps, au budget alloué au matériel, accessoirement… Pourtant, un autre « artiste », délibérément, décidera d’apposer très grossièrement un « nique ta mère » en plein milieu de l’œuvre. Ou encore balancera un pot de peinture juste dessus. Du vandalisme tout à fait gratuit, stérile, puéril et tellement décevant. Décevant pour celui qui voudrait se régaler des yeux mais surtout pour l’artiste à l’origine de la peinture. Mieux encore, si un artiste à le malheur d’oublier son matériel, un autre lui volera.
Autre illustration, j’ai posté il y a peu un article et des images de l’artiste Rétrocoorz. Même traitement ! Un « fils de… » a vu le jour en bas de son travail alors que cette fresque fait l’unanimité… Quelle arme contre cette médiocrité ? Par chance, la pièce a pu être réparée. Mais c’est une histoire de fond.
Ce manque de respect me peine et me fait m’interroger encore une fois sur la nature humaine, ses intentions et ses attentions envers autrui. Alors si je ce sujet semble léger, joli et coloré, comme je le disais plus haut, il peut être l’introduction à une réflexion plus préoccupante sur le devenir de l’homme. A mon sens.